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Prof des écoles du Cher
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9 février 2013

Lettre ouverte d'une enseignante de maternelle

Voici des extraits d'une lettre ouverte d'une enseignante en maternelle en ZEP et maman d'une petite fille.

"Ce texte ne provient pas d'un syndicat, je ne suis même pas syndiquée, je ne me revendique d'aucun parti politique. Je suis PE à la ville du Mée sur Seine et je me suis levée ce matin révoltée. J'ai cherché un mot d'ordre syndical pour le diffuser mais aucun ne disait tout ce que j'avais sur le cœur. Alors, je vous ai écrit. Pour ma fille en premier lieu, pour mes élèves ensuite et par habitude pour moi en dernier. Merci à ceux qui liront cette lettre jusqu'à son terme."

"Je refuse que ma fille, pendant les 9 ans que durent le primaire soit surveillée, dans le bruit et délaissée pendant 2h45 le midi.

Je refuse de récupérer des élèves encore plus accidentés, fatigués, énervés après une pause déjeuner que tout adulte même la passant au calme, choisissant son menu et ses activités trouverait trop longue si elle dure 2h45. Et que je trouve trop longue pour moi aussi !

Je refuse que les surveillants disposent de ma classe, lieu où beaucoup de matériel demande de la vigilance pour tenir l'année, où beaucoup de matériel est payé de notre poche, où beaucoup d'affichages ou objets en libre-service est payé par notre temps et notre volonté, pour nos élèves et dont je crains la dégradation.

Ils disent que ces salles ne nous appartiennent pas mais qui dans le privé trouverait normal d'être mis à la porte de son bureau à heure fixe quoi qu'il ait à y faire sous prétexte (car c'est aussi le cas) que les murs ne lui appartiennent pas ?

Je refuse lors de ma participation au mouvement d'avoir à me renseigner sur chaque école avant de la demander (mercredi ou samedi ? Péri-éducatif le midi ou le soir ? Activités payantes ou gratuites ? Quelles activités coloriage, musique ou sport pour pouvoir aligner les activités extra-scolaires de ma fille si elle me suit ?...)

Je refuse un décret qui était censé alléger les rythmes des enfants et qui au final ne changera pas grand chose aux journées et alourdira la semaine.

Je refuse un décret qui devait être « pour le bien de l'enfant » et pour être mis en place le sera avec moins d'adultes en surveillance. Ces mêmes adultes seront moins formés qu'actuellement vu que le Premier ministre a demandé d'abaisser les taux d'encadrement et de recrutement pour le temps périscolaire (à dissocier de la pause déjeuner)... Bien de qui déjà?

Je refuse un décret que certains syndicats disent aller dans le sens d'une école meilleure alors que je trouve qu'il va vers une destruction de l'éducation nationale et par beaucoup d'aspects dans le mauvais sens.

Certains vous diront que faire grève le 12 février c'est faire grève contre les 60 000 postes car le mot d'ordre FO est contre la réforme toute entière.

De nombreux syndicats dont le Snuipp et la CGT appellent à la grève le 12 février prochain. Certains pour concertation avant de réformer, d'autres pour retirer le décret, d'autres pour le réécrire.

A titre personnel je ne ferais pas grève pour garder mon mercredi. Je ferai grève pour une réécriture de ce décret. Pour ma fille et pour mes élèves. Pour l'éducation telle que je la conçois. NATIONALE."

"Et   si les rumeurs sont exactes : ma fille aura classe le mercredi dans la ville où j'habite et moi le samedi dans celle où j'enseigne. Adieu les petits déjeuners tardifs en pyjama avec mon enfant. Une fois par semaine, voilà tout ce à quoi j'aurai droit, moi qui ne compte pas mes heures pour des enfants qui ne sont pas les miens.

 

Je signe cette lettre non pas par fierté mais parce que je n'ai pas non plus à en avoir honte. Je signe cette lettre car comme beaucoup je lisais « Le Monde »...

 

Jackie-Hélène (Lamirault) De Deken, PE, maternelle Giono, Mée-sur-Seine, établissement ZEP.

 

PS : concernant la prime dont il est question depuis quelques heures. Notre ministre arrivé en fonction disait qu'il serait digne de nous augmenter. Qu'il le fasse. Mais lui-même déclare que cela n'a rien à voir avec les rythmes. Et si les deux étaient bel et bien liés Monsieur le Ministre, sachez que je choisirais l'avenir de mon enfant et une qualité d'enseignement à votre prime de "dignité".

La lettre intégrale ici:

http://mamaninstit.overblog.com/lettre-ouverte-%C3%A0-mes-coll%C3%A8gues

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