Nous sommes tous les enfants de quelqu'un

Billet d'humeur (mauvaise)

Ce matin, je rêvassais et je pensais qu'il est agréable de décider pour les autres.

Qui ne parle au nom des enfants ? Que ne leur fait-on pas dire, penser, ...

Ainsi l'un pense qu'ils apprendront mieux en 4 jours et demi, tel autre qu'ils s'éclateraient à faire de la musique, tel autre encore qu'il est aberrant de leur demander plus de 5h30 de classe par jour,...

Mais jamais personne ne leur demande leur avis. Ils y sont habitués. Alors ils ne disent rien, ils supportent.

Essayez quand même un jour de leur demander ce qu'ils pensent de finir à 15h45. Ils seront ravis. Essayez de leur dire qu'en contrepartie ils auront classe le mercredi matin (ou le samedi, le résultat sera le même) et ils vous maudiront.

Alors bien sûr, comme ce sont des enfants et que vous êtes plus grand, que vous représentez l'autorité d'un père, d'une mère ou d'un maître, vous arriverez peut-être à les persuader que c'est pour leur bien...

Ils sont comme tout le monde, ils préfèrent jouer plutôt qu'être en classe, ils préfèrent rêver à conjuguer, ... Ils préfèrent la liberté à la contrainte.

Nous, pauvres professeurs des écoles, sommes les enfants de notre bon ministre. Il sait ce qui est bon pour nous.

Il nous dit que troquer 3 heures le mercredi contre 3/4 heure chaque jour est une bonne chose, et comme nous sommes ses enfants nous devrions le croire.  C'est pour notre bien qu'il nous contraint.

Il sait que faire faire 3/4 heure de garderie, ou de cour, hiver compris en plus d'une pause méridienne déjà très longue de 2 heures est une bonne chose pour les enfants.

Il sait que laisser les mairies organiser le temps scolaire est une bonne chose. Il sait que la meilleure utilisation de 250 millions d'euros est la subvention des garderies.

Il sait qu'allonger notre amplitude de travail sans contrepartie c'est une bonne chose...

Nous qui sommes des enfants ne pouvons pas comprendre cela. Nous devons le croire. Nous devons lui obéir.

Quel dommage pour notre bon ministre que les professeurs des écoles n'aient pas entre 3 et 11 ans et qu'ils aient quelques notions de pédagogie, développement de l'enfant, liberté de pensée, bon sens, humanité.

Comme il eût été plus facile de faire passer cette réforme si les professeurs étaient des enfants dignes de ce nom ...

Conclusion: Le point positif de cette réforme sera pour moi que d'avoir tant souffert d'être pris pour un c.... par mon "papa" ministre, jamais plus je ne ferai la même chose à mes élèves et déciderai seul ce pour quoi ils peuvent avoir une opinion, une idée, un avis sans au moins les avoir consultés. Finalement la réforme a du bon. Merci "papa".